vendredi 4 février 2011

Laâbidi : président à vie ?

Association des Cinéastes Tunisiens


Le mardi 1er février 2011 à 10h, s’est tenue à la Maison de la Culture Ibn Khaldoun une réunion qui a rassemblé près de cent quarante personnes qui se sont érigées en assemblée générale élective pour le nouveau bureau de l’Association des cinéastes tunisiens (AGT) et ce en présence de deux notaires (Adoul).
Il y eut, après débat, la constitution d’un bureau provisoire de l’ACT en vue d’aboutir à une assemblée générale qui élira souverainement un bureau pour le prochain mandat.

« Le vice de forme » supposé et avancé par l’ancien bureau qui trône encore aujourd’hui, sur la destinée de cette association depuis 1995 et qui est représentée – selon les cinéastes présents à Ibn Khaldoun – par son seul président, à savoir Ali Laâbidi . Ce dernier aurait toujours pris soin de se faire entourer d’un bureau presque fantomatique dont personne ne connaissait les membres puisqu’il s’agit, en général, de simples étudiants à qui Laâbidi fournissait des cartes.
Accusation à laquelle ce dernier répond par le fait que tous ces cinéastes qui mettent en doute sa légitimité, ne sont pas membres de cette association et ne peuvent, donc, en aucun cas, mettre en cause la moindre pratique de son fonctionnement.
Nous avons pour plus d’éclaircissement rencontré Bahri Ben Yahmed, membre du « nouveau bureau » qui nous a fait les déclarations suivantes inhérentes à la situation moisissant de l’ACT.
« Ali Laâbidi ne peut être considéré comme président de cette association vu que le statut interne de cette dernière, stipule que personne ne peut occuper ce poste au-delà de deux mandats et qu’il en a cumulé plus de sept. Mais vu qu’il est très adroit et qu’il jouissait d’une immunité à toute épreuve accordée par l’ancien pouvoir, il a pu, et ce à plusieurs reprises, changer les lois régissant l’ACT sans en informer les médias mais en déposant cela pour inscription directe au Journal officiel.
Nous avons voulu faire des élections libres et en toute transparence avec la présence de tous les cinéastes sans exclusion aucune et notre premier souci est d’établir une réflexion libre sur la réalité et le devenir de notre 7ème art sans tomber dans la politique partisane.
L’ACT, à ses origines, était une structure de réflexion et de lutte pour l’émancipation et l’essor de notre cinéma et, avec sa prise en main par Ali Laâbidi, elle est devenue un outil au service de l’ancien pouvoir pour réprimer et anéantir le développement cinématographique dans le pays ».
Reconnu pour être très rapide dans ses réactions, Ali Laâbidi a réagi à cette assemblée générale élective en traitant illico ses membres de « putschistes » et en déclarant leur échec cuisant à tous les cinéastes tunisiens et à l’opinion publique.
« Le président légal de l’ACT rappelle que tout ce que font et feront ces putschistes déchus n’a rien de légal et de légitime parce que contraire aux dispositions des statuts de l’ACT » (lire ci-joint le communiqué dans sa totalité).
Ali Laâbidi, président « élu » qui s’est accaparé la destinée de l’Association des cinéastes tunisiens depuis le jour il est monté sur le trône, ne semble pas être prêt à lâcher prise en optant pour la continuité de son combat sur un terrain qu’il dit « légaliste » et auquel ceux qu’ils nomment les putschistes déchus devient toute empreinte de légalité puisqu’à la base il a changé les statuts de l’ACT qui ne permettent à ses membres d’être présidents que pendant deux mandats.
Bourguiba qui s’est élu président à vie n’a pu tenir parole, Ben Ali qui a promis qu’il n’y aurait plus de présidence à vie a tenu 23 ans, Ali Laâbidi serait le seul président qui tiendra parole contrairement à ses prédécesseurs ?
Alors Laâbidi, président à vie ? «Jamais plus jamais » répondent en chœur ses détracteurs et ils sont, de plus en plus, vindicatifs.
Hechmi GHACHEM
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Communiqué
Tunis le 01/02/2011
« Echecs des putschistes non adhérents à l’A.C.T »
Le président de l’Association des Cinéastes Tunisiens (A.C.T) informe tous les cinéastes tunisiens et l’opinion publique que le groupe de cinéastes putschistes non adhérents à l’A.C.T a essuyé comme prévu un échec retentissant contrairement à ce qu’il avait décidé auparavant :
Ils n’ont pas réussi à mettre en œuvre leur prétendue « assemblée générale élective de l’A.C.T du premier février 2011 ».
Leur échec est dû bien sûr aux procédures légales que le comité directeur légitime de l’A.C.T et son président signataire de ce communiqué ont effectuées auprès des autorités concernées et même auprès des putschistes.
Le président légal de l’A.C.T rappelle que tout ce que font et feront ces putschistes déchus n’a rien de légal et de légitime parce que contraire aux dispositions des statuts de l’A.C.T.
Par ailleurs, le président de l’A.C.T tient à rappeler que seule l’assemblée générale extraordinaire qu’il a convoquée selon l’article 25 des statuts, est légale et en vigueur.
Il tient aussi à souligner que toute adhésion à l’A.C.T non signée et non visée par le président de l’A.C.T signataire de ce communiqué, est nulle et non avenue.
Le président de l’A.C.T Ali ABIDI

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